Merci pour cette très belle chronique (ça valait le coup d'attendre quand même !)

 

Youn Sun Nah m'a très gentiment invité à participer à sa carte blanche dans "Un mardi idéal" d'Arièle Butaux le 20 décembre 2011

A écouter en streaming : http://sites.radiofrance.fr/francemusique/em/butaux/emission.php?e_id=80000066

--> article de Michel Contat dans Télérama

 

 

 

Fip a consacré son émission "Fip livre ses musiques" du 27/10/2011 à mon roman, "Un Passant ordinaire"

(à écouter en streaming) http://sites.radiofrance.fr/chaines/fip/evenements/sommaire/feven.php?even_id=245000158

(Merci à Jane Villenet et à Alain Schmidt !)

 

 

Interview dans « Summertime » de Joe Farmer, le 28 août 2011

- Quelques notes d’Enrico Pieranunzi pour accueillir Renaud Czarnes. J’imagine qu’Enrico Pieranunzi cela vous fait plaisir ?
- Cela me fait très très plaisir : je lui dois l’un de mes plus grands souvenirs de concert !

- C’était où et quand ?
- Alors quand, malheureusement, à force d’aller écouter des concerts, je perds le souvenir des dates, mais je ne perds pas le souvenir du lieu : c’était dans l’ancien Duc des Lombards, avec Marc Johnson. C’était un moment absolument inouï. Je voyais des gens lever une pinte de bière et, lorsque les premières notes d’un morceau se faisaient entendre, ils avaient tous peur de les reposer de peur de troubler ces instants magiques. Ils attendaient la fin du morceau, 5, 7, 10 minutes plus tard pour oser reposer leur pinte sur le comptoir ou sur les tables du Duc des Lombards.


- C’est d’ailleurs ce que vous racontez dans « Un Passant ordinaire », car vous êtes l’auteur d’un roman dont la bande-son correspond parfaitement à l’humeur de cette émission. C’est l’histoire de Calude, batteur de jazz amateur, qui vit de petits boulots à Montmartre et dont la destinée va basculer dans un univers incertain où l’improvisation tient un rôle important, comme dans le jazz. Est-ce que certains disques vous ont accompagné dans l’écriture de ce livre ?
- Oui, j’ai la chance de pouvoir toujours travailler en musique. Je suis journaliste et j’écoute essentiellement du jazz, mais il m’arrive de me botter les fesses, quand je suis en retard sur un article, en mettant du hard rock…

- Sans blague ?
- Oui tout à fait. Je suis sans doute un des rares critiques de jazz à écouter et à aimer le hard rock ! Pour écrire un article, c’est du jazz ou du hard rock, mais pour le roman, c’était plutôt du jazz !

- Quels disques, précisément ? Vous vous souvenez ?
- J’en écoute énormément puisque j’en reçois pour mon travail de critique. J’essaie toujours d’écouter des disques nouveaux. Mais, oui, j’ai écouté à certains moments, la musique furieuse du groupe belge Aka moon pour les passages plus enlevés. J’ai écouté également des disques de Bill Evans, mais aussi de la musique plus nerveuse celles de Thelonious Monk et de Mingus qui ont composé quelques uns de mes albums fétiches.

- Le rythme du livre est assez soutenu, il y a des accélérations, comme si vous entamiez un solo. Faut-il être un amateur de jazz pour s’identifiez au héros du livre ?
- Je ne l’espère pas ! Dans une version primitive du livre il y avait plus de musique que dans la version publiée. J’essaie, quand je parle de musique, d’être didactique. Dans l’un des précédents journaux dans lesquels j’ai travaillé, le journal La Croix, j’ai appris une chose, c’est que l’on peut parler de tout aux gens à condition de les prendre par la main. Je pense que pour le jazz c’est pareil. C’est une musique qui parfois rebute, fait peur. Quelqu’un qui va au hasard dans un club de jazz peut se retrouver à écouter une musique parfois abrupte quand on a pas l’oreille préparée. Dans mon travail de critique, mais aussi dans le livre, j’ai essayé de faire en sorte d’exciter la curiosité des gens qui ne connaissent pas cette musique mais je n’ai pas voulu faire un roman « jazz ». J’espère avoir donné envie d’écouter cette musique et n’avoir pas eu une fonction répulsive ! Je souhaite faire partager le jazz au plus grand nombre.

- Montmartre, où se déroule l’action du roman, est une terre de jazz à votre avis ?
- Non. A ma connaissance, il n’y a que un ou deux clubs de jazz à Montmartre. Ce n’est pas le lieu le plus identifié comme un lieu de jazz à Paris.

- Vous citez certaines légendes du jazz, quand le héros Calude rencontre Zoé et tente de l’initier au jazz. C’est un roman très vif, plein d’humour, parfois caustique mais souvent très juste et quand on vit dans ce quartier de Montmartre on imagine encore mieux le décor et la place des personnages. Cela pourrait aisément faire l’objet d’un film Renaud Czarnes…
- C’est tout ce que je me souhaite ! On m’a dit – je ne sais pas si c’était un compliment ou une critique – que c’était un roman très cinématographique… Il y a peut-être une déformation (j’espère que c’est positif en ce cas) du métier de journaliste qui est, lorsque nous sommes en reportage, de donner à voir. J’espère avoir réussi a donner à voir, à projeter des images de ce quartier, l’un de mes quartiers préférés, bien qu’il ne s’agisse que d’un roman…

- Si je vous dit « Stolen Moments », vous me répondez ?
- Si j’ai le droit d’avoir deux réponses, je commencerais par l’un de mes disques fétiches, celui d’Oliver Nelson. Ensuite, je pense aussi, évidemment, à la version sublime de ce morceau qu’en a donné l’un de mes chanteurs préférés, Mark Murphy.
- Exactement ! C’est vers quoi je voulais vous emmener ! C’est l’un des épisodes marquants de votre roman « Un passant ordinaire », paru aux éditions Léo Scheer, et que je recommande vivement.

 

Du 14 au 20 juillet 2011 

 

Interview de Franck Médioni dans le Magazine ImproJazz

 

 

 

 

Ete 2011 - N° 36 

 

N° de Juillet-Août 2011 (par Christine Salles)

 

Jeudi 16 juin, dans l'émission Service Public d'Isabelle Giordano (consacrée à la mode des clubs de lecture)

Intervention de Jean Morzadec : "Renaud Czarnes est un écrivain qui vient de publier son premier roman, « Un Passant ordinaire » aux Editions Léo Scheer. C’est un très beau livre. L’auteur est musicien de jazz amateur, il écrit aussi des chroniques, à droite à gauche. Je lui ai recommandé d’aller voir Alain Schmidt, le libraire de La Lettre ouverte, rue de la Convention, à Paris. Il est lui aussi amoureux de musique. Renaud Czarnes va le voir. Ils sympathisent. Le libraire lit son roman. Il lui dit : « tu sais ce que l’on va faire ? On va organiser une signature et faire un concert en même temps ! ». C’est une idée très originale, très vivante…"

 

Blog de la Librairie Mucicalame (Lyon)

http://musicalame.over-blog.fr/article-renaud-czarnes-un-passant-ordinaire-a-musicalame-77497312.html

 Mercredi 22 juin 2011 3 22 /06 /Juin /2011 18:46 Renaud Czarnes : "Un passant ordinaire" à Musicalame
 

C'est toujours très agréable de lire un livre avec lequel on se sent immédiatement "familier".

Même quand tout vous sépare du personnage principal et des secondaires.

Même quand vous n'habitez pas l'endroit où cela se passe.

Même quand rien dans l'histoire ne ressemble à votre propre vie...

Mais ce sourire qui pointe régulièrement pendant la lecture. Sourire au livre, en tête à tête avec lui, dans l'intimité de la lecture, sourire complice à l'auteur inconnu.

Et ces éclats de rire aussi solitaires que sonores.

Et par moment l'envie de ressortir du lit pour aller mettre sur la platine le disque dont il est question, là, à cette page. Celui de la précédente aussi puisque je suis debout.

Calude est un grand gamin pas totalement sorti de l'adolescence, RMIste un peu glandeur, batteur amateur très amateur de jazz, étudiant dilettante qui procrastine depuis 10 ans autour d'une thèse inachevée sur "Les femmes et le discours sur le sexe dans l'oeuvre de Louis-Ferdinand Céline" !

Pour boucler ses fins de mois, il rédige quelques chroniques de jazz dans des journaux féminins et surtout, il s'initie à la triperie rue Lepic dans l'échoppe de Rosamonde qui n'a pas sa pareille pour sélectionner les abats sur le marché de Rungis.

Côme, son vieux voisin retraité du CNRS, 80 ans au compteur et toujours allant, lui sert de confident.

Le samedi matin, il installe sa batterie dans la rue et massacre des standards avec quelques copains et son ami contrebassiste Très-Cher-Zut (qui ne dit jamais de gros mots), puis partage la quête autour d'un apéro.

Existence tranquille, ni vibrante ni triste, nourrie de foie de veau, de musique et de menus plaisirs.

On rit beaucoup à partager le quotidien de ce grand con, l'écriture de Renaud Czarnes distillant un humour délicieux. On y retrouve plein de choses connues, de gens déjà vus, de situations cocasses mais si réalistes.

L'arrivée de Zoé dans l'immeuble bouleverse cet équilibre. Bien sûr qu'il tombe amoureux. Bien sûr.

Mais la vie serait trop facile... et un contrôle pulmonaire de routine va modifier la donne.

Soudain, bien calé dans les oreillers, le sourire du lecteur tourne au jaune.

L'empathie avec Calude ne peut que nous amener à nous poser quelques questions, non pas sur le "est-ce que ça m'arrivera ?" mais plutôt "comment le vivrai-je quand ce sera mon tour ?".

On ne saura pas comment s'en sort Calude. L'important n'est pas là. L'important, c'est que soudain, l'urgence de la vie l'aura mis en mouvement : pour terminer sa thèse, pour aimer Zoé, pour se rapprocher de ses amis, pour... VIVRE !

 

Renaud CZARNES sera à Musicalame

mercredi 6 juillet à 19h30,

pour une rencontre / dédicace musicale autour de Un passant ordinaire.

 

 

Entretien pour www.placedeslibraires.fr (mis en ligne le 9 juin), cliquer sur "bonus" : http://www.placedeslibraires.fr/detaillivre.php?gencod=9782756103211

 

 

Blog de Dominique Bouissou (http://www.petitesetgrandeschosesdelavie.com/)

Dimanche 5 juin 2011 7 05 /06 /Juin /2011 20:28

"un passant ordinaire" loin de l'ordinaire....

Magique. C'est magique cette sensation que l'on ressent parfois, trop rarement, à la lecture des premières lignes d'un livre dont on sait immédiatement que l'on va succomber à son charme. Que l'on va se laisser emporter autant par l'histoire que par la puissance des émotions qui s'en dégagent.

Ma dernière expérience en la matière date d'avant hier, lorsque j'ai fini par fermer "un passant ordinaire" que j'avais choisi de lire lentement pour en apprécier les musiques, les odeurs, les perceptions des situations, le mélange des sentiments...

Chaque vie étant une aventure unique, n'hésitez pas une seconde avant de vous lancer dans celle de Calude. Un homme "entre deux" au début du livre, pas tout à fait construit, mais possédant déjà la passion exigeante du jazz, comme une ligne de conduite, attaché à son 18ème arrondissement comme un paysan peut l'être à sa terre. Vous y croiserez un de ses vieux compagnon Côme avec lequel à leurs façons ils partagent tout, Très-Cher-Zut avec qui il joue de la musique, Rosemonde qui vend ses dernières tripes. Et Zoé, cette femme qu'il rencontre alors qu'il semblait avoir renoncé à l'amour et dont il se demande presque à chaque instant pourquoi elle est là à ses côtés, cette Zoé qui lui fait aimer l'Italie avant même qu'il n'y aille et à laquelle il écrit dans son livre une merveilleuse déclaration d'amour.

Vous y lirez aussi l'histoire de son père rattrapé par le crabe, la douleur qu'elle a laissée en lui, les descentes et les rebonds de la vie qui fuit petit à petit, de cette mère qui assiste à la "petite mort".

Rien de morbide pourtant dans tout ça. Car l'écrivain a une sacrée dose d'ironie, d'humour (sourires et rires alternent au fil des pages), il décrit une sorte d'introspection dénuée de narcissime et on l'imagine avec le regard plein d'autodérision, étonné parfois, curieux très souvent, mais toujours bienveillant.

Un livre bourré de chaleur, d'envie de vivre sans se perdre, sans faux semblants.

"Un passant ordinaire" Renaud Czarnès - Editions Léo Scheer en vente dans toutes les bonnes librairies et sur internet.

 

 

 

"Le Passant du 9eme", le 1er juin.

http://www.dailyneuvieme.com/Renaud-Czarnes-le-passant-du-9e_a2213.html

 

 

J'étais l'invité de Nathalie Piolé, ce mercredi 1er juin pour " Matins Jazz" sur TSF (89,9)

Présentation de l'émission :

"Un passant ordinaire

Lorsqu'un ancien journaliste de Jazzman, passé au échos, se penche sur la littérature, cela donne un premier roman réussit et tout en jazz.
Dans Un Passant Ordinaire paru chez Léo Scheer, Renaud Czarnes nous plonge dans le quotidien d'un étudiant pas très studieux, batteur de jazz sans grand talent de son propre aveux, le tout avec Montmartre comme toile de fond et une triperie de la rue Lepic pour la couleur !

L'humour et le jazz ne sont jamais très loin derrière les mots de Renaud.

Il est notre invité ce matin !"

En podcast : http://www.tsfjazz.com/podcast-detail.php?id=20

- Nathalie Piolé : Il aime le jazz lui, ça, c’est sûr, il y a des preuves écrites chaque semaine dans les colonnes des Echos. Il aime Montmartre aussi, le 18e arrondissement de Paris. Il aime la batterie, ça on le sait, on s’est renseigné. Il aime prendre des clichés aussi, des gens, des murs, des ombres, ça on le sait, on s’est renseigné aussi. On peut voir les photos sur son site, renaudczarnes.com. Il aime aimer aussi, ça on ne le sait pas. On le devine entre les lignes de son premier roman, « Un Passant ordinaire », qui vient de paraître aux éditions Léo Scheer. Renaud Czarnes, en plus d’être journaliste, photographe, musicien, est écrivain et il à l’air de mettre beaucoup de lui dans son premier ouvrage. « Un Passant ordinaire » raconte l’histoire d’un certain Calude qui habite à Montmartre, batteur de jazz, chroniqueur de jazz à ses heures perdues. Ce premier roman est-il autobiographique ?

- Il est certain que beaucoup d’éléments viennent de moi ou de mon environnement. Mais, sans dévoiler l’histoire, lorsque l’on me pose cette question, je m’empresse de répondre : j’espère que non. C’est l’histoire d’une vie qui bascule, j’espère que ce ne sera pas la mienne !

- Est-ce que cela a été aussi plus facile, plus rassurant, pour votre premier roman, de partir de choses que vous connaissiez ?- C’est un puzzle. J’ai eu l’idée de ce livre il y a très longtemps. Ce n’était pas du tout structuré. Juste l’idée d’une vie qui bascule. J’ai mis tellement de temps à l’écrire que je me suis rendu compte petit à petit que tout a un sens, tout se met en place, et des éléments de vie qui surviennent plus tard vont renforcer l’idée d’origine et structurer le récit. Au tout début, je ne pensais pas que je parlerai de jazz, que cela se passerait à Montmartre…

- Ce que vous vouliez explorer, c’est surtout ce moment là, quand tout bascule ?

- Oui. Que fait-on alors ? Une vie peut basculer de mille et une façons. Dans le livre il y en a une, très précise. Je me suis souvent demandé ce que je ferais dans une telle situation. Je pense que l’on réagit sans doute tous de la même façon : on fait ce que l’on a pas fait avant…

- Voici un extrait de votre premier roman. « Tout ce que Zoé me dévoilait me ravissait. Si j’étais matheux, je dirai que l’ensemble est supérieur à la somme des parties. J’étais ému. J’ai cru plusieurs fois défaillir avant d’espérer la faire chavirer. Elle a une grâce que les femmes que j’ai connues auparavant n’avaient pas. Pour ceux qui pourraient penser que j’exagère, j’ai noté un petit défaut, mais alors, je vous préviens tout de suite, trois fois rien : j’ai remarqué qu’elle n’est pas à l’aise pour marcher pieds nus. C’est peu commun. Alors pour satisfaire la cambrure excessive de ses pieds elle se déplace sur leur pointe. Ça lui donne un air de princesse. Aux pieds nus ». Il y a une histoire d’amour. Le narrateur tombe amoureux pratiquement en direct, sous nos yeux. Cela ne vous a pas posé de problème de vous frotter à ce thème mille fois rebattu ?

- Avant d’en arriver à cette thématique, j’ai voulu dresser le portrait du personnage… un looser sympathique. C’est quelqu’un qui ne fait pas grand’ chose de sa vie, il ne finit pas sa thèse de lettres…

- Il a trois métiers plutôt étranges !

- Il est musicien, vaguement critique de musique dans un magazine féminin, musicien médiocre…

- Il est tripier aussi !

- C’est son petit boulot, il ne travaille que dans sa rue, la rue Lepic. Il nettoie la boutique, etc.

- Vous faites l’apologie de la triperie !

- Je suis allé à Rungis pour voir comment cela se passait. Pour brosser le personnage, j’ai également dressé la liste de ses échecs sexuels. Je me suis beaucoup amusé à écrire cela. Evidemment, après, il y a une bascule, mais c’est également une renaissance, puisque c’est quelqu’un qui n’a rien fait de sa vie auparavant. D’une certaine manière, lorsque qu’il bascule, il renaît. Cette femme apparaît juste avant. Je n’ai pas mis une femme pour qu’elle fasse bien dans le tableau mais pour qu’elle participe de cette renaissance ! C’est une relation un peu mystérieuse car c’est plutôt une très belle femme…

- La belle Zoé… C’est vrai que l’on ne comprend pas trop ce qu’elle lui trouve ! Lui non plus, d’ailleurs, il ne comprend rien !- Oui. Il se pose d’ailleurs la question : « qu’est-ce qu’elle me trouve ? Pourquoi reste-t-elle ? » J’ai essayé de distiller quelques éléments de réponse…

- Est-ce que ce ne sont pas des questions que l’on se pose tout le temps en amour ? Cela fait partie du sentiment amoureux, quelque chose que l’on ne comprend pas, que l’on ne maîtrise pas ?- Tout à fait. Je crois également que dans le miracle de certaines rencontres, l’un et l’autre se demandent « pourquoi ? » « Pourquoi moi ? » On a parfois peur de la réponse. C’est donc une question que l’on ne se pose pas toujours. Lui, qui ne se trouve guère de qualités, n’ose vraiment pas la poser. Pour lui, elle est, en quelque sorte son miracle.

- Pourquoi le narrateur rencontre-t-il Zoé juste avant l’événement dramatique ? Que vouliez vous dire ? Est-ce un message d’espoir ?

- En ce qui concerne la narration, c’était important qu’ils se rencontrent avant le moment dramatique. Leur histoire s’amplifie ensuite. Je trouvais cela plus élégant dans le récit que cela arrive à ce moment là. C’est peut-être mon côté romantique qui s’est exprimé ici… alors que je ne crois pas que cela soit le fond de ma nature ! Cette femme apporte de l’oxygène du héros…

- Je lis un autre extrait de votre roman. C’est Calude, le personnage principal qui s’exprime. « Comme un navire, ivre de la nuit, je viens m’échouer dans les clubs de jazz de la rue des Lombards ou de la rue des Petites Ecuries. Je guette, encore, j’épie la note de l’instant d’après, je remplis mes oreilles de phrases improbables - inouïes plutôt - de celles auxquelles un musicien médiocre n’auraient jamais songé. Et quand je ressort du club au petit matin, je me sens fatigué mais invincible, comme si j’avais accumulé l’énergie que les musiciens nous ont offerte des heures durant ». Il y a plein de musique dans ce roman. Et Calude, qui joue dans un groupe de jazz, assiste à beaucoup de concert. Votre personnage écoute-t-il la même musique que vous ?

- Je lui ai donné un peu mes goûts, j’avoue ! Il s’agit de musique dans l’ensemble, accessible, hormis une formation ou deux, comme les belges d’Aka Moon, disons un power trio jazz fusion furieux ! J’évoque les musiciens qui m’ont le plus marqués ou ceux qui m’accompagnent au quotidien.

- On sent dans votre livre une vraie fascination pour l’univers des musiciens. Je cite, encore, dans votre livre : « les musiciens, les vrais, sont des habitants de la nuit, des âmes perdues, mais indépendantes, qui, une fois pour toute, ont refusé de se lever à 7 heures du matin, pour être au travail deux heures plus tard, quitter le bureau entre 19 heures et 20 heures en faisant les courses du jour au pas de charge. A l’heure où les paupières se font lourdes, les musiciens de jazz sont quant à eux, toujours éveillés à la musique ».

- Je suis admiratif de la vie qu’ils ont choisie. Hormis pour certains d’eux, il est très difficile de vivre de la musique. Ils s’y donnent corps et âme. Je suis très respectueux de ce choix de vie-là. Ce sont de grands créateurs tous.

- Vous êtes un peu prescripteur pour le lecteur, non ? Vous nous faites suivre la vie de Calude et vous en profitez pour nous faire connaître quelques titres ! Il y a des références très précises, de concerts, d’album. Il y a un côté critique de jazz quand même !

- Sans doute, je suis démasqué ! Quitte à évoquer le jazz, autant être précis et crédible ! La difficulté pour moi était de ne pas en parler trop afin que quelqu’un d’absolument étranger à cette musique ne referme pas le livre en se disant qu’il évoque trop de choses qu’il ne connaît pas. Je crois que l’on peut parler de n’importe quoi au lecteur, à condition de le prendre par la main, de lui donner les clefs. Cette démarche m’anime au quotidien quand j’effectue mon travail de journaliste politique, mais également quand je parle de musique. Je m’autorise à parler de tous les jazz mais j’essaie toujours de donner les clefs de compréhension.

- Il y a la musique, il y a l’amour, il y a le quartier de Montmartre, ce côté un petit peu autobiographique et il y a cet élément tragique au milieu de votre livre. J’ai l’impression que même si ce qui se passe est dur, cela reste un livre positif…

- La vie ne s’arrête pas lorsqu’elle bascule. Ce drame, a, si je puis dire, une sorte de fécondité positive pour le personnage. C’est un déclic. Il se met à faire tout ce qu’il n’a pas fait avant. Il entame enfin son chemin d’homme.

- C’est une leçon de vie. Une manière de dire « bougez-vous » ?

- Oui. Carpe diem !

 

 


Edition du 31 mai 2011 - Article de Philippe Chevilley

 

Dans le Bonbon (du 9e arrondissement), publié le 1er juin 2011

 

 

 

Article de Roberto Marchetti du 28 mai 2011 (http://www.dixhuitinfo.com/portraits/article/un-passant-ordinaire-premier-roman)

"Un Passant ordinaire", premier roman au fil du 18e

Renaud Czarnes, Parisien, 46 ans, est journaliste politique aux Échos. Il est écrivain, photographe et musicien de jazz. Toutes ses passions ont un point en commun : l’amour du 18e arrondissement de Paris. Plus précisément, de Montmartre. Sa relation fusionnelle avec ce quartier débute à l’aube des années 90, quand il s’installe à l’âge de 25 ans au 17 rue Constance dans le 18e. Dès lors, l’avenue Junot, la rue Lepic et la rue des Abbesses l’accompagneront constamment dans sa vie, sous forme de décor immuable, mais jamais anachronique.


Renaud Czarnes est un passionné de jazz depuis plus de 20 ans.Tout le parfum de cette époque est présent dans le premier roman de Renaud Czarnes, "Un passant ordinaire". Un roman pas complètement autobiographique, mais nourrit d’émotions réelles, de la vie du quartier montmartrois, de ses habitudes, de son énergie et de la folie de ses habitants. Montmartre avec ses immeubles, ses pierres qui ont encore des choses à dire, ses histoires qui se multiplient, ses odeurs qui ne partiront plus. Autant de vibrations qui se propagent sur toute la Butte, amplifiées par le bruit constant de la ville. Un rythme, une musique (le jazz) qui accompagne partout autant Calude, le protagoniste du livre, que Renaud Czarnes.

Dans cet univers unique, "Un passant ordinaire" raconte le changement de vie d’un homme ordinaire après l’annonce de son cancer des poumons. Une existence bouleversée qui se déroule dans un immeuble parisien sur cour, avec les inconvénients et les plaisirs de la vie de tous les jours. Vis-à-vis, bruits, lumières, du quotidien de Calude naîtront des émotions et des liens forts tissés avec des voisins, lesquels deviendront inexorablement des alliés de son destin. L’énergie et la musique du roman de Renaud Czarnes pourraient s’incarner dans cette phrase du narrateur : « Si quelqu’un devait siffler bientôt la fin de la recréation, je voudrais en avoir profité ».


C’est dans cet immeuble, rue Constance, que le roman se déroule.Renaud Czarnes n’habite plus à Montmartre depuis quelques années (il vit désormais dans le 9e arrondissement), mais son cœur y réside pour toujours, comme dans l’immeuble où il a logé, rue Constance, le club de jazz de la rue Lepic, la triperie qui a disparu... Et, surtout, l’avenue Junot. Cette artère est très souvent citée par l’auteur, avec passion et rationalité, fuyant la nostalgie. « Le combat avec elle (la nostalgie) est perdu d’avance de toute façon », souligne-t-il. C’est un sentiment qui touche le souvenir, l’histoire, la mémoire.

Même si Montmartre est en train de changer, c’est un quartier d’une richesse inépuisable. Une évolution qui n’est pas toujours positive : « C’est de plus en plus un quartier de riches et de touristes », mais cela fait partie du changement de la société en général. Pas la peine, pour l’écrivain, de jouer les mélancoliques. « On trouve toujours des chemins alternatifs où l’on peut s’isoler et profiter de la beauté de Montmartre ». Et sur la Butte, Renaud Czarnes monte et descend encore, sans jamais s’arrêter. C’est sa vie, c’est son livre, c’est sa musique. C’est son quartier éternel.

 

 

 

 

Ecrire la politique, "coup de coeur" d'Aurélie Marcireau (émission du 27 mai 2001)

" ... C'est drôle, c'est bien écrit : ça parle de triperie... et de maladie, sur fond de jazz..."
http://www.lcp.fr/emissions/ecrire-la-politique/vod/14874-l-actualite-du-livre-politique (aller à 10'55)

 

 

 

 

Open Jazz, d'Alex Dutilh, le 11 mai 2011

" J'ai envie de vous donner un conseil de lecture pour un roman qui paraît aux éditions Léo Scheer. Il est signé d'une plume que vous connaissez si vous êtes familier de la presse du jazz. Il s'appelle Renaud Czarnes, il est aujourd'hui aux Echos, le quotidien économique, où, toutes les semaines il effectue une sélection discographique ou des portraits de jazzmen. Il vient de réaliser son premier roman, donc chez Léo Scheer. Cela s'appelle "Un Passant ordinaire". C'est une histoire délicieuse et souvent très drôle qui se passe à Montmartre avec un étudiant attardé, batteur de jazz plutôt médiocre de son propre aveu. Il vit de petits boulots, et travaille notamment chez une tripière de la rue Lepic. On suit ses aventures. Je vous lis juste un passage du début de l'ouvrage pour vous faire voir l'esprit avec lequel c'est écrit. Le jazz vient tout le temps, comme ça, en filigrane au fil des aventures de ce garçon. Voici ce qu'il dit, lui qui est encore étudiant et qui n'arrive pas à terminer une thèse sur Céline : " Il faut voir l'aspect positif des choses : ma thèse me laissant beaucoup de temps libre, j'en utilise une partie pour travailler la batterie dans la cave à jazz du Dernier coup de minuit. Je reprends mes cours, vieux d'une quinzaine d'années, et j'essaie de dérouiller mes bras et mes jambes. Le mot magique du batteur, c'est l'indépendance. En théorie, un batteur doit pouvoir faire au moins quatre choses différentes en même temps : une pour chacun de ses membres, supérieurs et inférieurs. Cinq, même s'il s'agit de jouer en lisant une partition. On peut aller jusqu'à six s'il mâche un chewing-gum, mais cela a un intérêt limité. Moi, j'arrive à regarder un match de foot à la télé, le son coupé, en lisant, tout en écoutant des disques. Quand je suis en forme, je ne rate aucun but".